19.08.2014 | Pharma

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Les médicaments peuvent également être enrichis en composants alimentaires génétiquement modifiés, comme de l'amidon de maïs ou de l'huile de soja. Illustration: Clipdealer

La branche pharmaceutique ignore la volonté du consommateur, qui est contre les composants alimentaires GM. C'est à cette conclusion qu'aboutit l'Appel de Bâle contre le génie génétique. Selon les recherches menées par ce dernier, plus de 50 préparations pharmaceutiques contiennent aujourd'hui déjà des composants alimentaires GM dont certains seraient illégaux en tant qu'aliments. Des principes actifs pharmacologiques produits à l'aide d'organismes génétiquement modifiées sont déjà sur le marché depuis un certain temps. L'insuline, par exemple, n'est plus extraite de pancréas de porcs. En Suisse, ce sont des bactéries et des levures génétiquement modifiées qui s'en chargent pour la production à grande échelle. Certains vaccins sont produits de manière similaire. Plus de cent de ces préparations obtenues via le recours au génie génétique sont aujourd'hui admises en Suisse. Elle ne doivent pas être étiquetées comme préparations GM, car dans le produit final, on ne trouve plus de traces décelables des organismes génétiquement modifiés utilisés au cours du processus de production. Il en est autrement des substances auxiliaires tirées de parties de plantes génétiquement modifiées. Selon les prescriptions en vigueur dans le secteur alimentaire, elles doivent être déclarées comme substances OGM sur la notice d'emballage.

La grande majorité des consommateurs suisses est contre la vente d'aliments GM, écrit l'Appel de Bâle. C'est la raison pour laquelle le commerce de détail renonce à proposer des denrées alimentaires contenant du maïs, du colza ou du soja génétiquement modifiés.

En revanche, on ne savait pas jusqu'ici que les médicaments peuvent également être enrichis en composants alimentaires GM, comme de l'amidon de maïs ou de l'huile de soja. Grâce à des recherches menées par l'Appel de Bâle contre le génie génétique, il est établi maintenant que plus de 50 médicaments disponibles en Suisse contiennent une certaine proportion de substances extraites de plantes génétiquement modifiées. La gamme est large, allant de la préparation injectable contre l'hépatite au polysorbate extrait de maïs GM jusqu'à l'analgésique contenant, en plus de granulés à base de sucre et d'amidon extraits de maïs GM, une cellulose fabriquée à partir de coton GM.

Dans sa demande, l'Appel de Bâle a signalé à l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) qu'il n'existe actuellement pas dans le secteur alimentaire suisse d'autorisation pour un coton GM. L'Appel de Bâle demande à Swissmedic de n'autoriser que des substances auxiliaires admises comme denrées alimentaires. La branche pharmaceutique doit utiliser des substances auxiliaires dérivées de plantes domestiques non manipulées, car celles-ci ont les mêmes propriétés techniques. L'Appel de Bâle contre le génie génétique encourage donc la population à lire d'un oeil critique les textes et les notices d'emballage jusqu'à ce que l'autorité de surveillance et les fabricants aient réagi.

 

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