Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
L’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (ASGG) salue la décision de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil des États de demander à son tour la prolongation du moratoire sur les plantes génétiquement modifiées jusqu’en 2027. Cela permettra à la commission du Conseil national de soumettre à son conseil une loi dans ce sens dans les plus brefs délais. Ces deux ans supplémentaires permettront en outre au parlement de se pencher sur la loi spéciale prévue par le Conseil fédéral et de traiter l’initiative « Pour la protection des aliments » sans pression, lorsqu’elle sera déposée.
La prolongation prévue du moratoire ne doit pas détourner l'attention des objectifs de l'initiative pour la protection des denrées alimentaires. Image: Shutterstock
L’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (ASGG) salue la décision de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national de prolonger le moratoire jusqu’en 2027. Ce délai permettra au parlement de se pencher sur la loi spéciale prévue par le Conseil fédéral. Cela dit, l’ASGG regrette cette volonté de contourner la Loi sur le génie génétique. Ceci justifie d’autant plus l’initiative « Pour la protection des aliments », lancée mardi.
L'initiative pour la protection des denrées alimentaires a pour but de freiner la vague de libéralisation. Bild: Caroline Krajcir
L'initiative populaire fédérale "pour des aliments produits sans manipulations génétiques (initiative pour la protection des denrées alimentaires)" a été lancée avec succès le 3 septembre 2024 à Berne ! Le lobby du génie génétique exerce désormais une pression massive pour que le génie génétique soit autorisé de manière simplifiée. L'initiative demande que le moratoire sur le génie génétique soit maintenu jusqu'à ce que des règles strictes sur le génie génétique garantissent la liberté de choix et protègent l'homme, l'animal et l'environnement des risques.
Au Brésil, les bactéries génétiquement modifiées destinées à tuer les salmonelles pathogènes dans l'intestin peuvent être mélangées à la nourriture. Image : Shutterstock
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) a été chargée par la Commission européenne d'émettre un avis scientifique sur les nouvelles applications biotechnologiques des micro-organismes susceptibles d'être utilisés dans l'agriculture, l'alimentation humaine et l'alimentation animale. Le rapport est désormais disponible. Selon l'AESA, les directives d'essai existantes ne sont que partiellement applicables et doivent être améliorées pour pouvoir suivre le rythme des nouveaux procédés et de leurs applications. Selon l'AESA, les bactéries génétiquement modifiées (GM) devraient être soumises à une évaluation des risques plus précise avant leur dissémination. En outre, l'Autorité souhaite également examiner les risques liés aux micro-organismes issus d'autres processus de production, comme la mutagénèse aléatoire.
Le blé d'hiver Arina a été traité au moyen d'un nouveau procédé de génie génétique appelé TEgenesis. L'un des objectifs de l'essai de dissémination est d'identifier de nouvelles résistances stables. Image : LID
La station fédérale de recherche Agroscope a déposé auprès de l'Office fédéral de l'environnement une demande d'autorisation pour la dissémination de lignées de blé génétiquement modifié. Il s'agit de la première dissémination expérimentale en Suisse d'une plante issue d'un nouveau procédé de mutagenèse appelé TEgenesis. Il s'agit également de la première dissémination expérimentale dans le cadre de laquelle il ne s'agit pas de recherche fondamentale, mais de développement de variétés. Lors de l'examen de la demande, l’ASGG a découvert, outre des lacunes techniques, un manque de transparence et de possibles conflits d'intérêts, qu'elle présente en détail dans sa prise de position.
Une animation vidéo de l´ASGG montre comment le forçage génétique foncitonne et quels sont les risques qu'il comporte.
Des chercheurs américains et chinois ont réussi pour la première fois à modifier des plantes par forçage génétique. L'utilisation des nouvelles techniques génomiques (NTG) permet de manipuler les plantes directement dans l'environnement. Les chercheurs espèrent par exemple pouvoir utiliser cette technologie dans la lutte contre les «mauvaises herbes». Les gènes forcés sont des éléments génétiques qui sont transmis de manière disproportionnée – plus de 50% - à la descendance. L'objectif du forçage génétique est de modifier les populations naturelles. Le processus de modification génétique est ainsi transféré du laboratoire à l'environnement.