Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
Le blé d'hiver Arina a été traité au moyen d'un nouveau procédé de génie génétique appelé TEgenesis. L'un des objectifs de l'essai de dissémination est d'identifier de nouvelles résistances stables. Image : LID
L'Office fédéral de l'environnement a autorisé le 5 novembre la dissémination de lignées de blé génétiquement modifiées par la Station fédérale de recherche Agroscope. Il s'agit de la première dissémination en Suisse d'une plante issue d'un nouveau procédé de mutagenèse appelé TEgenesis. L’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (ASGG) a examiné la demande et relève des lacunes techniques, un manque de transparence sur l’utilisation de produits potentiellement toxiques, des importants conflits d'intérêts et des prises de position politiques qui n’ont pas leur place dans une demande scientifique.
Les animaux de laboratoire sont de plus en plus souvent modifiés par génie génétique. Cette tendance se poursuit en 2023. Image : Graphique tiré de l'étude SAG sur le génie génétique chez les animaux.
L'activité de recherche sur les animaux en Suisse reste élevée en 2023, selon l'Office fédéral de la statistique, 595 305 animaux ont été utilisés pour des expériences, soit environ 1,6 % de plus qu'en 2022. Depuis 2014, on constate en outre une augmentation quasi continue des expériences de degré de gravité 3 (Contrainte sévère, p. ex. transplantations de tumeurs malignes chez des animaux). Le nombre d'animaux de laboratoire génétiquement modifiés augmente aussi.
L’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (ASGG) salue la décision de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil des États de demander à son tour la prolongation du moratoire sur les plantes génétiquement modifiées jusqu’en 2027. Cela permettra à la commission du Conseil national de soumettre à son conseil une loi dans ce sens dans les plus brefs délais. Ces deux ans supplémentaires permettront en outre au parlement de se pencher sur la loi spéciale prévue par le Conseil fédéral et de traiter l’initiative « Pour la protection des aliments » sans pression, lorsqu’elle sera déposée.
La prolongation prévue du moratoire ne doit pas détourner l'attention des objectifs de l'initiative pour la protection des denrées alimentaires. Image: Shutterstock
L’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (ASGG) salue la décision de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national de prolonger le moratoire jusqu’en 2027. Ce délai permettra au parlement de se pencher sur la loi spéciale prévue par le Conseil fédéral. Cela dit, l’ASGG regrette cette volonté de contourner la Loi sur le génie génétique. Ceci justifie d’autant plus l’initiative « Pour la protection des aliments », lancée mardi.
L'initiative pour la protection des denrées alimentaires a pour but de freiner la vague de libéralisation. Bild: Caroline Krajcir
L'initiative populaire fédérale "pour des aliments produits sans manipulations génétiques (initiative pour la protection des denrées alimentaires)" a été lancée avec succès le 3 septembre 2024 à Berne ! Le lobby du génie génétique exerce désormais une pression massive pour que le génie génétique soit autorisé de manière simplifiée. L'initiative demande que le moratoire sur le génie génétique soit maintenu jusqu'à ce que des règles strictes sur le génie génétique garantissent la liberté de choix et protègent l'homme, l'animal et l'environnement des risques.
Au Brésil, les bactéries génétiquement modifiées destinées à tuer les salmonelles pathogènes dans l'intestin peuvent être mélangées à la nourriture. Image : Shutterstock
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) a été chargée par la Commission européenne d'émettre un avis scientifique sur les nouvelles applications biotechnologiques des micro-organismes susceptibles d'être utilisés dans l'agriculture, l'alimentation humaine et l'alimentation animale. Le rapport est désormais disponible. Selon l'AESA, les directives d'essai existantes ne sont que partiellement applicables et doivent être améliorées pour pouvoir suivre le rythme des nouveaux procédés et de leurs applications. Selon l'AESA, les bactéries génétiquement modifiées (GM) devraient être soumises à une évaluation des risques plus précise avant leur dissémination. En outre, l'Autorité souhaite également examiner les risques liés aux micro-organismes issus d'autres processus de production, comme la mutagénèse aléatoire.