Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
L'Office fédéral de l'environnement OFEV a autorisé une dissémination expérimentale dont le requérant est Agroscope. Il s‘agit d'une variété d'orge modifiée au moyen de nouvelles techniques génomiques NTG. Dans le monde entier, les variétés de plantes modifiées à l'aide de NTG n'en sont qu'au stade du développement – les études de risques ainsi que celles qui amènent la preuve de leur utilité font défaut. Si l’étude des variétés obtenues par une NTG – en particulier de leur utilité et des risques qu’elles posent – est en principe à saluer, cet essai est questionnable pour une agriculture suisse plus durable.
Le 7 février, le Parlement européen a approuvé à une courte majorité la déréglementation des plantes issues des nouvelles technologies génomiques (NTG). Si cette réglementation s'impose, plus de 90% des variétés actuellement en développement pourront être mises en circulation sans examen des risques. Le fait que le Parlement s’est mis d'accord sur l'obligation d'étiqueter tous les nouveaux OGM jusqu'au produit final constitue toutefois une évolution positive.
Le 24 janvier 2024, la commission de l'environnement du Parlement européen s'est prononcée de manière étonnamment claire (47 contre 31) en faveur de la proposition de réforme de la Commission européenne visant à déréglementer les nouvelles techniques génomiques (NTG). Le vote final au Parlement européen est prévu en février. Si le Parlement européen vote en faveur de la déréglementation, les arbres et arbustes génétiquement modifiés ainsi que les cultures de rente, les herbes et les fleurs pourraient être disséminés dans l'environnement sans être soumis à une évaluation des risques.
Peu avant Noël, l'Agence américaine pour la protection de l'environnement (EPA) a autorisé le Calantha - et donc, pour la première fois au monde, un pesticide dont la substance active est constituée d'ARN double brin (db). Le produit développé par la société GreenLight Biosciences sert à lutter contre le doryphore et repose, avec l'ARNdb, non seulement sur une nouvelle substance active, mais aussi sur un mécanisme inédit pour les pesticides nommé interférence ARN (ARNi).
Effets indésirables sur les écosystèmes ignorés. Image shutterstock
Dans une récente prise de position, la Gesellschaft für Ökologie in Deutschland, Österreich und der Schweiz (Société pour l'écologie en Allemagne, en Autriche et en Suisse, GfÖ) met en garde contre la dérégulation des nouvelles techniques génétiques. La suppression de l'évaluation des risques pour la majorité des plantes issues des nouvelles technologies génétiques (NTG) prévue par la Commission européenne n'est pas une manœuvre politique intelligente, mais une menace sérieuse pour la durabilité et la préservation de la biodiversité, écrivent les scientifiques.
Depuis de nombreuses années, les sélectionneurs s'efforcent d'améliorer la qualité des denrées alimentaires, des aliments pour animaux et des matières premières pour répondre aux besoins de l'industrie. Par exemple, on cherche de plus en plus à modifier des caractéristiques telles que la teneur en huile et la composition en acides gras des graines oléagineuses, surtout depuis l'apparition des ciseaux génétiques CRISPR. Cependant, la culture de ces plantes de colza et de caméline génétiquement modifiées peut comporter des risques imprévisibles pour les insectes pollinisateurs comme les abeilles. C’est ce que montre un nouveau rapport de fond qui analyse des publications scientifiques récentes. Outre le nectar, de nombreux insectes récoltent également le pollen des plantes à fleurs. Cependant, si les composants des plantes sont modifiés par génie génétique, leur pollen peut devenir impropre à la consommation par les insectes.