Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
10.04.2015 | Dommages
Il est impossible de prévoir avec certitude la réponse du maïs Bt face aux agressions de l’environnement. Photo : Greenpeace
L’activité génétique du maïs BT et sa teneur en toxines insecticides échappent à toute prévision fiable. C’est ce qui ressort de la nouvelle étude menée par des scientifiques suisses et norvégiens sur le maïs MON810 génétiquement modifié pour produire une toxine insecticide Bt. Les plants étudiés ont été cultivés dans des chambres climatiques et soumis à différents facteurs de stress comme la chaleur, la sécheresse, le froid ou l’humidité. Ces tests ont permis pour la première fois de mesurer l’impact des conditions environnementales sur l’activité biologique du gène inséré et sur la teneur en nouvelles protéines. Les résultats obtenus sont surprenants. Ainsi, la teneur moyenne en toxine Bt était plus élevée chez une variété GM que chez l’autre. L’une des variétés a multiplié sa teneur en toxines insecticides face au froid et à l’humidité, l’autre pas. Chez une variété, l’activité du gène inséré a considérablement diminué dans des conditions de forte chaleur et de sécheresse, alors que la teneur en toxine Bt n’a pas bougé.
26.03.2015 | Dommages
De nombreuses plantes GM sont tolérantes au glyphosate. Photo : Clipdealer
Selon sa propre réévaluation, le Centre de recherche international sur le cancer (IARC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de classer le glyphosate dans la catégorie « cancérogènes probables chez l’homme ». Cette catégorie regroupe les substances qui déclenchent des cancers chez les animaux de laboratoire et pour lesquelles il existe des « preuves limitées » de cancérogénicité chez l’homme. Cette évaluation du glyphosate menée par des scientifiques indépendants est pour le moins explosive : synthétisé par la firme américaine Monsanto en 1973, le glyphosate – principal ingrédient du désherbant Roundup – est en effet l’herbicide le plus utilisé au monde.
24.03.2015 | Génétique humaine
Pour la première fois, l’édition génomique appliquée à l’homme fait l’objet d’un vaste débat public. Photo : Clipdealer
Dans un appel publié la semaine dernière par les revues internationales Science et Nature, les milieux scientifiques demandent un moratoire dans le domaine de l’édition génomique (Genome Editing) appliquée au génome humain. Ils mettent en garde contre les nouvelles technologies telles les ciseaux à ADN (CRISPR/Cas9 et TALENs), qui permettent à quiconque possède un entraînement de base approprié d’insérer des gènes dans des cellules, d’en retirer ou d’en modifier – sperme, ovules et embryons humains compris. Ces techniques peuvent être utilisées pour combattre les maladies, mais aussi pour introduire des informations génétiques nouvelles dans les cellules. Un moratoire est plus que justifié : ces dernières années, les possibilités techniques ont fait un bond en avant, et il semble y avoir de plus en plus de chercheurs prêts à manipuler le patrimoine génétique humain.
19.03.2015 | Régions sans OGM
A Fribourg, l'interdiction de culture des OGM sera inscrite dans la loi sur l'agriculture. Image : commons.wikipedia
Le canton de Fribourg ne veut pas de cultures d’OGM sur son territoire. C’est ce que vient de décider le parlement cantonal à une large majorité (88 voix contre 2 oppositions et 8 abstentions). Cette interdiction est désormais inscrite dans la loi cantonale sur l’agriculture. La seule question qui a fait débat était de savoir s’il faut étendre l’interdiction aux expérimentations. Le parlement n’a toutefois pas voulu aller aussi loin. Le même jour, le Grand Conseil fribourgeois a voté à l’unanimité un crédit de 66 millions de francs pour l’extension du site fribourgeois d’Agroscope à Posieux. Le nouveau bâtiment qu’il est prévu de construire accueillera l’Institut des sciences en denrées alimentaires, jusqu’ici installé à Berne Liebefeld. Le site de Posieux se verra ainsi renforcé par l’arrivée de 170 collaborateurs.
09.03.2015 | Législation
Avec les nouveaux procédés de sélection végétale, il devient toujours plus difficile de tracer une limite claire entre les techniques de génie génétique et les autres méthodes de sélection. Photo : Clipdeaper
En Allemagne, de nombreuses organisations se sont mobilisées pour empêcher la dissémination incontrôlée de colza génétiquement manipulé. En février 2015, l’office fédéral allemand pour la protection des consommateurs et la sécurité alimentaire (BVL) a classé un colza RTDS de l’entreprise Cibus comme « non transgénique au sens de la législation sur le génie génétique ». Le colza en question a été développé au moyen de petites séquences d’ADN synthétique (oligonucléotides). En vertu de cette décision, des plantes tolérantes aux herbicides obtenues par cette méthode pourraient être cultivées sans examen et sans étiquetage particuliers. Les organisations qui s’y opposent craignent une propagation incontrôlée de ces plantes dans l’environnement et une érosion de la législation sur le génie génétique.
06.03.2015 | Coexistence
Une étude de l’Université de Brême le montre : le pollen de maïs se dépose fréquemment à plusieurs centaines de mètres de sa source. La distance record est de 4,5 kilomètres. Photo : Transgen
Suite à la publication, en 2014, de l’étude la plus complète à ce jour sur la dispersion du pollen de maïs dans l’environnement, l’Autorité européenne de sécurité des aliments AESA a décidé de revoir l’évaluation des risques pour les cultures de maïs génétiquement modifié. L’étude en question recense les données recueillies par des chercheurs de Brême et de Bonn sur une période de 10 ans. Actuellement, sur la base du modèle informatique dont elle se sert, l’AESA prévoit des distances de sécurité de seulement 20 à 30 mètres entre les parcelles de maïs transgénique et les réserves naturelles. Or la nouvelle étude montre que le pollen parcourt souvent plusieurs kilomètres. Pour éviter que les chenilles de papillons protégés n’absorbent le pollen contaminé, les chercheurs recommandent de passer à des distances de sécurité calculées en kilomètres plutôt qu’en mètres. De leur point de vue, les distances d’isolation et les effets possibles sur les organismes non ciblés doivent être réévalués de fond en comble.