Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
Une animation vidéo de l´ASGG montre comment le forçage génétique foncitonne et quels sont les risques qu'il comporte.
Des chercheurs américains et chinois ont réussi pour la première fois à modifier des plantes par forçage génétique. L'utilisation des nouvelles techniques génomiques (NTG) permet de manipuler les plantes directement dans l'environnement. Les chercheurs espèrent par exemple pouvoir utiliser cette technologie dans la lutte contre les «mauvaises herbes». Les gènes forcés sont des éléments génétiques qui sont transmis de manière disproportionnée – plus de 50% - à la descendance. L'objectif du forçage génétique est de modifier les populations naturelles. Le processus de modification génétique est ainsi transféré du laboratoire à l'environnement.
Manque de diversité végétale, sols biologiquement pauvres en cas de monoculture et utilisation de pesticides : un environnement parfait pour les attaques de parasites. Image : Shutterstock
Les mesures chimiques et biotechnologiques unilatérales de lutte contre les ravageurs entraînent des coûts écologiques, économiques et sociaux élevés. Il est donc urgent de passer à une approche globale qui met l'accent sur la conception et la gestion des agroécosystèmes, affirment des chercheurs du département des sciences environnementales de l'université californienne de Berkeley et de la faculté des sciences agricoles et alimentaires de l'université de Bologne. Cette approche nécessite certes beaucoup de connaissances, car il s'agit de mettre l'accent sur la question de savoir ce qui rend les agroécosystèmes sensibles et vulnérables aux insectes nuisibles, aux agents pathogènes et aux plantes adventices indésirables. Il est toutefois possible de créer des agroécosystèmes diversifiés qui préviennent et suppriment les problèmes liés aux insectes nuisibles, aux agents pathogènes et aux plantes adventices indésirables, comme ils l'expliquent dans un article publié dans la revue spécialisée npj Sustainable Agriculture.
La culture du riz est une tradition en Italie. C'est dans le Nord du pays que se trouve la principale région européenne de production de riz. Image : Shutterstock
En Italie, un champ expérimental de riz génétiquement modifié, développé à l'Université de Milan en collaboration avec des chercheurs de Grande-Bretagne et d'Allemagne, a été détruit par des inconnus. "RIS8imo", tel est le nom de la version du riz italien Arborio dont le génome a été édité. Des chercheurs de Grande-Bretagne, d'Allemagne et d'Italie ont désactivé trois gènes du génome du riz à l'aide de CRISPR/Cas9 afin de rendre les plantes plus résistantes aux agents pathogènes, notamment au champignon de la brûlure du riz Pyricularia oryzae.
Depuis janvier 2021, des chercheurs de l'Institut Leibniz de génétique végétale et de recherche sur les plantes cultivées (IPK) et de l'Université Christian-Albrecht de Kiel ont cherché des approches pour la détection et l'identification des plantes dont le génome a été modifié par les nouvelles techniques génomiques (NTG) ; ils ont aussi testé leur utilisation pratique. Au cours des trois années qu'a duré le projet, les chercheurs ont réussi à développer des méthodes d'analyse permettant de détecter des mutations - connues auparavant - dans des lignées NTG. En outre, des indices d'une approche analytique qui pourrait - dans certains cas - être utilisée pour identifier les lignées NTG en tant que telles, c'est-à-dire pour les distinguer d'une lignée conventionnelle présentant la même mutation, ont été confirmés au cours du projet de recherche, écrivent les chercheurs. Les expériences ont été menées en système fermé, sans dissémination.
Initiative pour des aliments produits sans manipulations génétiques
La réglementation du nouveau génie génétique est sur toutes les lèvres au niveau politique : Dans l'UE, le lobby industriel se dirige vers une dérégulation. Dans notre pays, le Conseil fédéral délibère sur un projet de loi. Il est temps que le grand public soit lui aussi informé des discussions actuelles et qu'il participe à leur élaboration. L'Association pour des aliments sans OGM a publié aujourd'hui le texte de son initiative de régulation. La SAG y participe activement : avec Bio-Suisse et l'association Gen Au Rheinau, elle soutient activement l'association.
Blocage dans l'UE : Pas d'accord sur les nouvelles techniques génomiques
Malgré les efforts de la présidence belge, la question de la dérégulation n'a pas pu être inscrite à l'ordre du jour de la réunion des ambassadeurs de l'UE du 26 juin. Malgré des négociations intensives durant son mandat, aucun compromis susceptible de réunir une majorité n'a été trouvé. Les conséquences n'ont pas été suffisamment clarifiées, ont critiqué certains États membres, la Pologne en tête.