L'UE est sur le point d’autoriser l’importation de cinq nouvelles variétés de maïs et de soja modifiés génétiquement pour produire des protéines insecticides Bt et/ou être résistant à des herbicides. Lors de l’analyse de la demande d’autorisation, Testbiotech a eu connaissance d'une étude de Monsanto montrant que les toxines Bt produites dans les plantes génétiquement modifiées ont une toxicité significativement plus élevée que les toxines Bt isolées. Ces conclusions n'ont jamais été prises en compte lors de l’évaluation de demandes d’autorisation de plantes GM par l’EFSA.
Les protéines Bt, produites naturellement par des bactéries du sol, ont été introduites dans les plantes génétiquement modifiées pour les rendre toxiques pour certains insectes. Lors de l’analyse des risques des plantes génétiquement modifiées produisant des toxines Bt, l'EFSA a accepté les études de risques effectuées avec des toxines Bt produites dans des bactéries et, donc, purifiées à partir de bactéries. Il est pourtant évident que les protéines Bt trouvées dans les plantes génétiquement modifiées sont produites par des végétaux et mélangées à du matériel végétal.
Testbiotech a redécouvert une étude de Monsanto de 1990 qui montre que le mélange des toxines Bt avec du matériel végétal provenant du soja, du coton ou du maïs augmente leur toxicité jusqu'à vingt fois. Des protéines végétales, appelées inhibiteurs de protéases, sont responsables de l’augmentation de la toxicité des protéines Bt, probablement en empêchant la dégradation des toxines. La plupart des résultats disponibles décrivant une augmentation de la toxicité concernent les insectes. Cependant, certaines expériences indépendantes indiquent que les toxines Bt contenues dans les plantes génétiquement modifiées persistent dans les intestins des mammifères plus longtemps que ce qui était pensé à l'origine. Les conclusions de cette étude n'ont jamais été prises en compte par l'EFSA.
Les nouvelles variétés de soja et de maïs soumis à autorisation ces dernières années sont des variétés qui expriment plusieurs types de protéines Bt à haute concentration. Il est donc possible que les toxines Bt contenues dans de telles plantes aient des effets cumulés sensiblement plus élevés que l’effet de toxines Bt issues de bactéries, testées individuellement. L'EFSA n'a pas non plus demandé d'études sur la toxicité globale d’une plante produisant jusqu'à six toxines Bt simultanément.
En conclusion, les études de risques sur les toxines Bt doivent tenir compte au minimum de la présence de matériel végétal et doivent tenir compte de l’effet cocktail des toxines Bt contenues dans une même plante. Testbiotech demande donc l'arrêt des autorisations actuelles et une révision approfondie des pratiques d'autorisation actuelles.