204004 News UPOV

Les plaques d'analyse, qui ressemblent à une puce informatique, permettent l'identification combinée de plusieurs centaines de marqueurs. Les entreprises semencières les utilisent pour identifier leurs propres variétés. Image: Shutterstock

Les multinationales agricoles propagent l’idée que les plantes mutées grâce aux nouvelles techniques de génie génétique (NTGG) ne peuvent pas être différenciées d’autres plantes ayant acquis les mêmes mutations naturellement ou par le biais de la sélection traditionnelle. Mais, lorsqu’il est question de défendre leur droit de commercialiser ces plantes génétiquement modifiées, l'identification de ces variétés à l'aide de marqueurs génétiques ne pose pas de problème. C'est ce qui ressort des recherches menées par l'association Inf’OGM. La seule question qui reste en suspens est de savoir s'il existe une volonté politique de créer les systèmes et protocoles de référence qui permettront aux autorités de détecter et d'identifier ces nouveaux OGM.

L’enquête d’Inf’OGM montre que les grands semenciers sont tout à fait capables d'identifier leurs variétés créées avec les nouvelles méthodes de génie génétique en utilisant des marqueurs génétiques. Cela est démontré par les publications et les présentations de l'Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV) et par les protocoles d'identification des variétés existants de International Seed Testing Association (ISTA) - une organisation de laboratoires de test de semences qui comprend les laboratoires d'essais de BASF, Syngenta et Bayer.

Les experts responsables de la détection et de la traçabilité à l'ENGL (European Network of GMO Laboratories) admettent également qu'il est possible de distinguer une mutation introduite par édition génomique d'une mutation naturelle si des informations suffisantes sont collectées à chaque niveau de transformation. En outre, un groupe de travail technique de l'Organisation internationale de normalisation (ISO) a même adopté des normes pour l'analyse des empreintes moléculaires de certaines plantes telles que le maïs et le tournesol dès 2015. Ces empreintes permettent de vérifier d'identifier certaines variétés.

En effet, il est prouvé que la modification des plantes en laboratoire par génie génétique laisse un ensemble de cicatrices dans le génome des plantes qu’il n’est pas possible d’éliminer complètement, même après plusieurs rétrocroisements avec une variété élite. Une grande partie des traces reste dans le génome et constitue une sorte de signature qui peut être utilisée pour la traçabilité. De plus, les nouvelles techniques de modification génétique elles-mêmes laissent des traces spécifiques comme décris dans notre récente fiche d’information.

L’ASASGG rejoint donc la conclusion d’Inf’OGM qui souligne qu’« il ne paraît donc pas exister d’obstacle technique à l’utilisation par l’approche matricielle de marqueurs génétiques et épigénétiques pour différencier des nouveaux OGM de plantes ayant une ou des mutations obtenues par des croisements conventionnels ou naturellement. La question qui reste est finalement celle de la volonté politique d’établir les référentiels permettant de détecter et différencier ces nouveaux OGM. »

DOCUMENTS STOPOGM

  • StopOGM Infos 66
    Nouvelles techniques de modification génétique. Les mêmes promesses qu'il y a 20 ans
    Protéger les espèces à l'aide de manipulation génétiques ?

 

RAPPORT

Dialogue transatlantique des consommateurs, 2017

Commission d'éthique dans le domaine non humain :

Descriptions des techniques et risques

Prise de position de scientifiques

Expertises juridiques et régulation