Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)
À l’occasion de l’Assemblée des délégués d’automne de Bio Suisse du 16 novembre 2022 à Olten, des spécialistes du secteur bio ont exigé que les nouvelles techniques génétiques soient traitées dans le cadre de la Loi sur le génie génétique. La Fédération veut prendre une décision à ce sujet d’ici au printemps.
Du point de vue de la Commission fédérale d'éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain (CENH), l'agriculture doit contribuer davantage à la réduction des émissions nocives pour le climat que ce que la politique lui impose aujourd'hui. On attribue souvent aux nouveaux procédés de génie génétique un rôle central pour atteindre les objectifs de réduction nécessaires de toute urgence. En revanche, une nette majorité de la CENH estime que le potentiel de ces procédés est trop faible pour contribuer de manière significative à l'adaptation nécessaire de l'agriculture dans le délai restreint imparti. La Suisse s'est engagée dans l'accord de Paris sur le climat à fournir une contribution appropriée à la limitation du réchauffement global. Compte tenu des scénarios de dommages liés au changement climatique, la CENH estime qu'il serait éthiquement inacceptable de ne pas atteindre ces objectifs.
Le 25 juin, le Conseil fédéral a adopté le rapport sur l'orientation future de la politique agricole en Suisse. L'orientation générale vers une agriculture plus durable est en principe à saluer. La SAG conteste toutefois que des solutions techniques rapides puissent ouvrir la voie à la durabilité. Un changement de paradigme vers la durabilité nécessite une analyse approfondie des causes des problèmes actuels de l'agriculture, comme le souligne le rapport dans la perspective de la réduction de l'utilisation des pesticides par les collaborateurs de l'Institut pour l'environnement et les ressources naturelles (IUNR). Dans ce cas, un traitement des symptômes à l'aide d'organismes génétiquement modifiés n'apporte aucun remède, mais ne fait que créer de nouveaux problèmes (p. ex. des pesticides encore plus toxiques).
Nouvelle étude de l'Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique et de la Protection suisse des animaux (PSA) sur les applications des nouvelles techniques de génie génétique chez les animaux.
Le développement d'animaux génétiquement modifiés (AGM) est en plein essor. Jamais autant d'espèces animales différentes n'ont été modifiées génétiquement à des fins de recherche et d'élevage. Les domaines d'application vont des animaux de laboratoire pour la recherche biomédicale à la protection de la nature en passant par l'agriculture, mais l'édition du génome devrait également être utilisée pour les animaux de compagnie. Et ce, à une époque où la société se préoccupe de plus en plus du bien-être des animaux de rente élevés de manière industrielle. Ce boom intervient également au moment où la viande et les produits laitiers issus de l'élevage intensif alimentent la crise climatique et de la biodiversité et où un nombre croissant de chercheurs et d'institutions appellent à réduire la consommation de produits animaux.
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Aux Etats-Unis, l'autorité de sécurité alimentaire (FDA) a considéré que la mise sur le marché d'aliments issus de bovins à poils courts (slick-haired en anglais) dont le génome a été édité présentait peu de risques. Les gènes des bovins ont été modifiés à l'aide de l'outil d'édition du génome CRISPR afin de leur donner un pelage court et lisse, censé les rendre plus résistants aux temps chauds. On espère que les bovins qui ne souffrent pas de stress thermique prendront plus facilement du poids et permettront ainsi une production de viande plus efficace. Après un examen scientifique, il existe tout au plus un faible risque, mais il n'est pas possible d'en déduire des problèmes de sécurité, écrit la FDA.
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Des œufs et des poules pondeuses issus de poules transgénique CRISPR pourraient être mis sur le marché de l'UE sans que l'on s'en aperçoive, c'est-à-dire sans procédure d'autorisation, d'évaluation du risque et sans étiquetage. C'est ce qui ressort d'une lettre de la Commission européenne qui considère les poules pondeuses et les œufs issus de telles poules CRISPR comme non-OGM.
L'intervention génétique vise à empêcher le broyage/gazage éthiquement indéfendable de poussins mâles non rentables, en transmettant à chaque descendant mâle un gène mortel. Les poules ont été modifiées par des chercheurs israéliens de manière à ce que les descendants mâles meurent dans l'œuf dès le stade embryonnaire. Les descendants femelles n'héritent pas du gène, on suppose donc qu'ils se développent normalement et peuvent être utilisés comme poules pondeuses pour la production d'œufs.