Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Les États-Unis se battent pour leur économie, le Mexique pour son autodétermination en matière d’alimentation et de santé. (Image : Keith Weller, USDA, Wikimedia Commons).
En 2023, le Mexique a mis en place une interdiction limitant la consommation de maïs génétiquement modifié (OGM) et l’utilisation du glyphosate. Cette décision a déclenché un conflit commercial avec les États-Unis, principal fournisseur de maïs OGM du pays. Washington a jugé que cette interdiction violait l'accord de libre-échange USMCA. Après qu’un panel de l’USMCA a statué en faveur des États-Unis, le Mexique a levé les restrictions à l’importation. Toutefois, une interdiction de la culture du maïs OGM devrait désormais être inscrite dans la constitution.
Le riz doré transgénique peut produire du β-carotène grâce à un gène introduit du maïs (image : Wikimedia Commons).
Le 3 décembre, la NZZ a publié un article détaillé sur une variété de riz génétiquement modifié (GM) appelée Golden Rice (GR), qui est désormais cultivée officiellement pour la première fois aux Philippines pour la consommation humaine. L'article reproche implicitement aux personnes et aux organisations qui critiquent les aliments génétiquement modifiés de faire obstacle à la lutte contre la pauvreté. C'est grâce à l'opposition de ces critiques que "des millions d'enfants ont dû souffrir et mourir au cours de toutes ces années", cite l'inventeur du GR. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), jusqu'à 500 000 enfants perdent la vue chaque année dans le monde en raison d'une carence en vitamine A. Celle-ci se trouve dans les produits animaux ou, sous forme de β-carotène (un précurseur de la vitamine A), dans les légumes et les fruits. Or, aux Philippines, le régime alimentaire de la population pauvre comprend presque exclusivement du riz blanc, qui contient certes des glucides, mais très peu de micronutriments. Le GR contient du β-carotène. Selon la NZZ, "il y en a tellement qu'un enfant aux Philippines peut couvrir environ la moitié de ses besoins quotidiens en vitamine A par sa consommation normale de riz". Dans le Tages-Anzeiger, il est même question de "suffisamment de provitamine A pour couvrir presque ou entièrement les besoins quotidiens des enfants d'âge préscolaire". Les autorités alimentaires et sanitaires des États-Unis, du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande concluent en revanche que le GR ne contient pas assez de β-carotène pour être commercialisé comme céréale nutritive. En outre, la transformation du β-carotène en vitamine A nécessite des graisses. Les enfants qui présentent une carence en vitamine A sont issus de familles pauvres qui ne consomment pas régulièrement de graisses. Il n'est donc pas certain qu'ils puissent absorber efficacement le β-carotène dans le GR. En outre, le β-carotène se dégrade rapidement après la récolte, le stockage et la transformation du GR, de même qu'en présence d'humidité et de températures élevées. Le meilleur moyen de conserver le β-carotène serait de mettre immédiatement le riz sous vide et de le stocker à 4 degrés Celsius. Mais même ces conditions, presque impossibles à mettre en œuvre en Asie du Sud-Est, ne pourraient réduire la dégradation que de 54 %. Une autre partie est perdue lors de la cuisson. La GR semble donc incapable de tenir sa promesse, même après des décennies.
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La nouvelle variété de pomme de terre bio "Sardona" a fait ses preuves contre le mildiou dans six fermes au cours de l'été humide de 2021. Sur mandat de l'Institut de recherche de l'agriculture biologique (FiBL), l'agronome Tobias Gelencsér l'a fait venir des Pays-Bas en Suisse. Elle a été créée par croisement de formes sauvages résistantes au moyen de la sélection traditionnelle. Mais l'avenir dira si cette pomme de terre sera acceptée par le commerce, les entreprises de transformation et les consommateurs.
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Ces dernières années, des études menées dans différents pays se sont penchées sur cette question. Les Suisses et leurs voisins ne sont pas favorables aux applications du génie génétique dans l’agriculture, chiffres à l’appui.