Xenotransplantation

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La transplantation de cellules, de tissus ou d’organes entre deux individus de la même espèce (par exemple, d’une personne à l’autre) s’appelle allogreffe ou allotransplantation. On parle de xénotransplantation ou de xénogreffe lorsque des cellules, des tissus ou des organes sont transplantés d’une espèce à l’autre, par exemple, de l’animal à l’être humain.

Déjà en 1984, le cas du bébé Fae est devenu célèbre. Un cœur de babouin lui a été transplanté, et on espérait que son jeune organisme le tolérerait. La réaction de rejet a été néanmoins plus forte que prévue, et Fae est morte 20 jours après l’opération suite à une destruction du cœur par le système immunitaire de l’enfant.

La xénotransplantation évolue beaucoup plus lentement que prévu. Les stratégies visant à éviter les risques d’infection et la réaction de rejet (mécanisme de défense du système immunitaire contre le tissu étranger) sont très complexes et les solutions difficiles à trouver. De plus, la xénotransplantation est concurrencée par la production de cellules souches et le génie tissulaire qui ont des objectifs identiques.
En 1999, le Groupe suisse de travail sur le génie génétique (GTG) demandait déjà une interdiction de la xénotransplantation. En guise de compromis, le GTG s’engageait en faveur d’un moratoire sur dix ans pour les essais cliniques de la xénotransplantation.

Avril 2012

Le risque d’infection lors de la xénotransplantation reste très controversé.

Février 2012

La réaction de rejet du système immunitaire humain reste un obstacle majeur à la xénotransplantation.

Avril 2011

Selon le journal New Scientist, la Russie a autorisé la première greffe cellulaire d’origine animale vers l’être humain. La procédure autorisée a été inventée par l’entreprise néo-zélandaise Living Cell Technologies. En occurrence, il s’agit de cellules de porc produisant de l’insuline qui sont introduites dans le pancréas humain à l’aide d’une intervention chirurgicale. Apparemment, le bon dosage d’insuline produite par les cellules de porc constitue un facteur de risque.

Loi sur la transplantation

Le Conseil fédéral a approuvé les ordonnances d’exécution le 16 mars 2006. Les ordonnances suivantes sont entrées en vigueur le 1er juillet 2007, en même temps que la loi sur la transplantation :
– Ordonnance sur la transplantation
– Ordonnance sur l’attribution d’organes
– Ordonnance du DFI sur l’attribution d’organes
– Ordonnance sur la xénotransplantation
– Ordonnance sur les émoluments en rapport avec les transplantations

Ordonnance sur la xénotransplantation

L’ordonnance sur la transplantation d’organes, de tissus et de cellules d’origine animale (ordonnance sur la xénotransplantation) ne règle pas la protection des animaux, mais, selon l’article 1, les essais cliniques et les traitements standards de xénotransplantation ainsi que les devoirs de diligence à respecter en la matière ; les mesures de sécurité et les règles de comportement que les personnes concernées par la xénotransplantation doivent observer ; la couverture de la responsabilité. L’utilisation des animaux ressources est soumise à la législation sur la protection des animaux, comme l’utilisation d’animaux d’expérience.

Selon l’article 18, il est interdit d’utiliser des primates comme animaux ressources. Cette interdiction se base sur le risque élevé d’infections et sur le fait que beaucoup de primates sont menacés d’extinction.

De plus, il est interdit d’utiliser à d’autres fins (par ex., l’alimentation d’êtres humains ou d’animaux) les organes, tissus ou cellules (y compris les lignées cellulaires) ainsi que les transplants standardisés d’origine animale qui ne sont pas utilisés pour la xénotransplantation ou qui ne sont pas nécessaires à la conservation des échantillons biologiques. Ils doivent êtres éliminés par une incinération directe ou par une stérilisation sous pression suivie de l’incinération ou de la production de combustibles précédant l’incinération.

PubliForum sur la médecine de transplantation

En novembre 2000, le Conseil suisse de la science et de la technologie a mené un PubliForum sur la « Médecine de transplantation ». Le panel de citoyens consultés n’a pas demandé un moratoire sur la recherche en xénotransplantation, mais des exigences élevées en matière d’éthique et un encouragement de méthodes alternatives à la xénotransplantation. Selon l’avis des citoyennes et citoyens participants, les éventuels avantages de la xénotransplantation ne peuvent compenser les risques importants générés par la transplantation d’agents pathogènes des animaux vers les êtres humains. Les participants ont souligné que les animaux ne devraient pas servir de magasin de pièces de rechange pour l’être humain.