Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Peu avant Noël, l'Agence américaine pour la protection de l'environnement (EPA) a autorisé le Calantha - et donc, pour la première fois au monde, un pesticide dont la substance active est constituée d'ARN double brin (db). Le produit développé par la société GreenLight Biosciences sert à lutter contre le doryphore et repose, avec l'ARNdb, non seulement sur une nouvelle substance active, mais aussi sur un mécanisme inédit pour les pesticides nommé interférence ARN (ARNi).
Effets indésirables sur les écosystèmes ignorés. Image shutterstock
Dans une récente prise de position, la Gesellschaft für Ökologie in Deutschland, Österreich und der Schweiz (Société pour l'écologie en Allemagne, en Autriche et en Suisse, GfÖ) met en garde contre la dérégulation des nouvelles techniques génétiques. La suppression de l'évaluation des risques pour la majorité des plantes issues des nouvelles technologies génétiques (NTG) prévue par la Commission européenne n'est pas une manœuvre politique intelligente, mais une menace sérieuse pour la durabilité et la préservation de la biodiversité, écrivent les scientifiques.
Depuis de nombreuses années, les sélectionneurs s'efforcent d'améliorer la qualité des denrées alimentaires, des aliments pour animaux et des matières premières pour répondre aux besoins de l'industrie. Par exemple, on cherche de plus en plus à modifier des caractéristiques telles que la teneur en huile et la composition en acides gras des graines oléagineuses, surtout depuis l'apparition des ciseaux génétiques CRISPR. Cependant, la culture de ces plantes de colza et de caméline génétiquement modifiées peut comporter des risques imprévisibles pour les insectes pollinisateurs comme les abeilles. C’est ce que montre un nouveau rapport de fond qui analyse des publications scientifiques récentes. Outre le nectar, de nombreux insectes récoltent également le pollen des plantes à fleurs. Cependant, si les composants des plantes sont modifiés par génie génétique, leur pollen peut devenir impropre à la consommation par les insectes.
Dans une déclaration commune, des scientifiques européens mettent en garde contre l'autorisation de plantes issues du génie génétique dans l'UE sans évaluation des risques. Les signataires proviennent entre autres des domaines de la biologie moléculaire, de l'évaluation des choix technologiques, des sciences environnementales et de la médecine. Ils ne poursuivent aucun intérêt économique en rapport avec le développement et la commercialisation d'organismes génétiquement modifiés.