Nouvelles techniques de modification génétiques News

Wooden blocks with letters forming words "Fact" and "Fake" on neutral backgroundLes milieux proches de l'industrie mènent une campagne de désinformation pour déréglementer les nouvelles technologies génétiques. Image : Shutterstock

Les lobbies industriels aiment discréditer les personnes qui critiquent les OGM et les assimilent aux conspirationniste qui refuse la réalité du changement climatique. Ils les accusent de diffuser des informations erronées qui s'écartent d'un "consensus scientifique" largement soutenu. C'est également ce qu'affirme un article publié l'année dernière dans la revue GM Crops and Food par le lobbyiste en chef de l'Alliance for Science, Mark Lynas, à propos des OGM.

Lynas et ses coauteurs affirment également que ce type de "désinformation" sur les OGM est largement diffusé par les médias - proportionnellement plus que pour d'autres sujets scientifiques controversés. Ce flux de "désinformation" serait à l'origine de l'attitude négative du public à l'égard des OGM et des systèmes de réglementation excessivement stricts qui en découlent.

Une nouvelle publication dans la revue Environmental Sciences démonte ce document douteux et révèle des affirmations fausses et trompeuses, ainsi que des analogies boiteuses.

Bild BremseDes restrictions de nature technique freinent la commercialisation des plantes CRISPR. Image : Shutterstock

Les lobbyistes de la biotechnologie et les cercles politiques qui y sont liés ne cessent de répéter que ce sont les dispositions légales qui empêchent l'édition du génome de tenir ses promesses. Or, dans un article publié récemment, des scientifiques gouvernementaux argentins constatent que ce n'est pas la loi, mais plutôt des restrictions techniques qui entraînent des retards dans la commercialisation. Les scientifiques auraient des difficultés à introduire des propriétés souhaitables dans les plantes cultivées et à mettre sur le marché des lignées de plantes cultivées commercialisables. Le fait que ce soit justement des scientifiques gouvernementaux qui arrivent à cette conclusion est extrêmement surprenant, étant donné que l'Argentine a déjà déréglementé l'utilisation des nouvelles technologies génétiques dans l'agriculture.

Tractor spraying pesticides on wheat field with sprayer at spring

En Argentine, seul le soja génétiquement modifié est cultivé - image : shutterstock

La tolérance à la sécheresse est volontiers mise en avant pour justifier l'assouplissement des règles relatives aux nouveaux OGM. Un tel soja modifié par mutagenèse dirigée et tolérant à la sécheresse a été autorisé en 2022 au Brésil et en Argentine. Mais cela pourrait encore durer un certain temps avant qu'il ne pousse dans les champs, comme le montrent les recherches du service allemand d'information sur le génie génétique. En 2015 déjà, une variété de soja transgénique tolérant à la sécheresse (Verdeca HB4) a été autorisée à la culture en Argentine. Outre la tolérance à la sécheresse, le soja HB4 possède également une résistance au glufosinate, un herbicide à large spectre utilisé pour lutter contre un grand nombre de mauvaises herbes.

Tractor spraying pesticides on wheat field with sprayer at spring

L'UE tombe sous le charme des promesses trompeuses de l'industrie des OGM

Techniquement facile à réaliser et lucrative : la tolérance aux herbicides figure en tête de liste des propriétés produites par les nouvelles techniques génomiques (NTG). Mais on sait depuis l'utilisation de l'ancien génie génétique que les plantes tolérantes aux herbicides ne sont pas durables et qu'elles comportent des risques considérables pour l'environnement (par exemple, utilisation de quantités supérieures d'herbicides ou plus toxiques, développement de mauvaises herbes résistantes aux herbicides) (lien vers la news/le rapport correspondant). "Les plantes tolérantes aux herbicides sont sélectionnées de manière à être tolérantes aux herbicides afin d'être cultivées en combinaison avec l'utilisation de ces herbicides. Si une telle culture n'a pas lieu dans des conditions appropriées, cela peut conduire au développement de mauvaises herbes résistantes à ces herbicides ou à la nécessité d'augmenter la quantité d'herbicides utilisés, indépendamment de la technique de sélection", écrit même la Commission européenne dans sa proposition de réglementation du nouveau génie génétique.