Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
Les fleurs de houblon seront-elles bientôt purement décoratives ? Photo: fotolia by Adobe
Des chercheurs américains en biotechnologie ont produit une bière à l'arôme de houblon sans utiliser de plantes de houblon. En recourant à des techniques de génie génétique, ils ont modifié la levure de bière pour qu’elle produise, en plus de l’alcool, du linalol et du géraniol, arômes typiques du goût du houblon. Pour ce faire, plusieurs gènes nouveaux provenant de la levure, de la menthe (Mentha aquatica) et du basilic (Ocimum basilicum) ont été introduits dans ces levures par édition génomique, une technique remise en cause dans notre récente pétition.
Le remplacement synthétique des fleurs de houblon dans le brassage de la bière a un double objectif : réduire les coûts pour les brasseurs et standardiser le goût de la bière. En effet, la teneur en huiles essentielles du houblon (Humulus lupulus) diffère selon la variété, ce qui complique la tâche des brasseurs lorsqu’il s’agit d'obtenir un goût constant.
Incertitudes scientifiques et encadrement légal
Les experts Michael Antoniou et Claire Robinson parleront des nouvelles techniques de modification génétique, des incertitudes scienitfiques et de la nécessité de leur encadrement légal.
Mardi, 20.3.2018, 18:15, Alte Universität, Rheinsprung 9, Basel
Jeudi, 22.3.2018, 19:30 Uhr, Polit-Forum Bern (Käfigturm), Marktgasse 67, Bern
Vendredi, 23.3.2018, 17:30, Unimail, Faculté de biologie, Auditoire Louis-Guillaume, Neuchâtel
Les nouvelles techniques de génie génétique doivent être soumises à la loi sur le génie génétique !
De nouvelles techniques de génie génétique permettant d’intensifier le nombre et la diversité des modifications faites aux organismes vivants ont fait leur entrée en scène ces 5 dernières années. Elles font l’objet d’un intense lobbying pour pouvoir échapper au cadre réglementaire réservé au génie génétique afin d’échapper à toute évaluation et étiquetage. Afin d’éviter que des OGM soit ainsi introduits par la petite porte, l’Association des petits paysans, l’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (SAG, StopOGM) lancent une campagne d’information et une pétition.
Les organismes produit par mutagénèse sont des OGM, mais on ne les réglementera pas.
Dans ses conclusions publiées le 18 janvier, l'avocat général de la CJUE réaffirme clairement que « les plantes obtenues par mutagenèse sont des OGM » et que « l'insertion d'ADN étranger dans un organisme n'est pas requise pour qu'un organisme puisse être qualifié d'OGM ». Il disqualifie par-là la propagande répétée par l'industrie semencière qui affirme que ses nouveaux OGM seraient issus de procédés conventionnels ou « naturels » de sélection.
Malheureusement, il ne répond pas à la question précise du Conseil d'État français concernant l'interprétation juridique qu'il convient de faire de la directive européenne de 2001 sur les OGM, se contentant de la citer : tout organisme génétiquement modifié par « utilisation d'acide nucléique recombinant » est un OGM. L'interprétation de cette expression étant l'objet de controverses scientifiques sans fin, il ne répond pas à la question de savoir quelles plantes et quels animaux génétiquement modifiés par mutagenèse doivent être réglementés comme des OGM.