Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.

Brochure d'information de Friends of the Earth (2020) sur les risques des sprays à ARN (en anglais)


Fabien Fivaz remet la présidence de l’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (StopOGM) qu’il a conduit avec succès depuis six ans. L’assemblée générale a élu Isabelle Chevalley, Conseillère nationale, pour lui succéder.
C’est en 2010, après la première prolongation du moratoire, que Fabien Fivaz était élu à la présidence de StopOGM. Il succédait alors à Géraldine Savary. Au terme de l’assemblée générale, il s’exprimait ainsi :
« Ces six années furent riches et passionnantes. Durant ma présidence, le moratoire accepté par le peuple en 2005, a été prolongé deux fois. Pendant ces six ans, une partie de la communauté scientifique, très orientée en faveur des OGM, a rendu les conclusions de son rapport sur les risques et les opportunités du génie génétique en Suisse. Circulez, il n’y a aucun risque. Cette position sans nuance n’a convaincu personne.

Les trois quarts des sondés ou presque (70%) estiment que le recours au génie génétique dans la production alimentaire constitue un danger. C’est ce qui ressort de la dernière étude Univox Environnement. Seuls le changement climatique, les centrales nucléaires et surtout les produits chimiques et pesticides (83%) sont considérés comme encore plus dangereux. La comparaison des avis en fonction de la couleur politique ne manque pas d’intérêt : les sympathisants de l’UDC sont tout aussi nombreux à considérer les OGM comme une grande menace que ceux des Verts libéraux (71% chacun). Il n’y a que les partisans du PS (75%) ou des Verts (81%) qui perçoivent le danger comme encore plus grand. Les auteurs de l’étude ont demandé à la population quels problèmes environnementaux devaient être résolus le plus urgemment.

Ces dernières années ont vu la mise au point de plusieurs techniques de sélection végétale permettant d’intervenir sur le génome de la plante pour le modifier. On peut ainsi induire des résistances contre des maladies, des insectes ravageurs ou des herbicides. Si beaucoup de ces procédés en sont encore au stade de la recherche fondamentale, plusieurs d’entre eux servent déjà au développement de plantes qui seront bientôt commercialisées. Certaines technologies combinent des procédés de génie génétique avec des méthodes conventionnelles, d’autres déclenchent des mécanismes de réparation propres à la plante pour induire un changement dans son génome. La question qui fait actuellement débat est de savoir si ces nouvelles techniques doivent ou non entrer dans le champ du génie génétique.

Un rapport publié par Testbiotech recense pour la première fois les brevets en instance dans les domaines de l’édition génomique et de la biologie de synthèse. Ce sont les entreprises américaines DuPont et Dow Agrosciences qui ont déposé le plus grand nombre de demandes de brevet sur les nouvelles techniques de modification génétique et sur les plantes qui en sont issues, suivies du groupe allemand Bayer. On relèvera également le nombre croissant de demandes de brevet portant sur des animaux de rente génétiquement modifiés.

A ce jour, plus de 128'000 signatures sont parvenues au secrétariat des initiants, le syndicat paysan Uniterre. Le comité d’initiative et les 70 organisations qui soutiennent le texte vont pouvoir annoncer la fin de la récolte de signatures dans quelques jours, après plusieurs mois de campagne intensive.
25.09.2015 | Dommages

Originaire du Mexique, la téosinte a été observée pour la première fois en Espagne en 2009. Photo : Bernardo Bolaños
Considérée comme l’ancêtre du maïs cultivé, la téosinte est en train de proliférer à l’état sauvage en Espagne. Dans une lettre ouverte, 13 organisations issues de l’agriculture ou de l’environnement attirent l’attention de la Commission européenne sur le fait que la téosinte et le maïs sont susceptibles de se croiser et de produire des descendants communs, autrement dit que le risque d’un transfert de gènes entre la téosinte et le maïs transgénique est bien réel. Or l’Espagne sème plus de 100 000 hectares de maïs transgénique MON810. Les organisations demandent par conséquent d’interdire la culture de ce maïs. Originaire du Mexique, la téosinte a fait son apparition en Espagne en 2009. Mais ni les autorités espagnoles, ni le groupe américain Monsanto n’ont pris la peine d’en informer officiellement la Commission européenne. Aujourd’hui, cette graminée se propage dans les régions de l’Aragon, de la Navarre et de la Catalogne, où elle menace dangereusement les cultures de maïs. Pour empêcher son avancée, les autorités régionales ont même interdit de cultiver du maïs dans certaines zones.